Chapitre 10
Le temps passe vite, trop vite…
Les minutes deviennent des heures, qui à leur tour se transforment en jour pour devenir des mois, des années…
On est tous prit par le temps, quoi que l’on fasse, on y échappe pas, on est prit par le tourbillon du temps.
On voudrait pouvoir tout changer, pouvoir recommencer. On espère tous un retour en arrière, un moyen de contourner ce qui doit arrivé. Malheureusement, on subit les épreuves : la perte d’un être cher, la maladie, un divorce... Comme on vit les bons moments trop court à notre goût…
Et le moment des grandes décisions arrive, ce moment que l’on repousse sans cesse. Rien n’est inévitable, tôt ou tard ce qui doit arriver se produira.
Helena le sait, elle a remit à demain encore et encore ce qu’elle redoute de faire. Mais ce soir, c’est le cœur lourd qu’elle a pris la décision de franchir la distance qui la sépare de la réalité. Car plus elle attendra, plus cela sera dur. Elle ne vit plus… Sans lui elle n’est rien, mais à quoi bon espérer quand tout est perdu d’avance ?
Fatiguée et lasse de trop penser à ses soucis, Helena se laissa tomber sur la chaise la plus proche. Elle aurait voulu se battre, elle aurait dû se battre. Mais à quoi bon ? Il ne voulait plus d’elle, elle le savait depuis longtemps. Et la mort de Lana avait été un prétexte pour qu’il la quitte. Il ne supportait pas qu’elle aide tout le monde plutôt que d’être présente pour lui quand il en avait besoin.
Et elle ne pouvait pas lui en vouloir. Jadis, elle c’était promis de stopper toutes le bénévolat qu’elle faisait, d’arrêter d’aider le voisinage et les amis qui ne lui en étaient même pas redevables. Mais elle n’avait pas pu. Son père avait fait la même chose et poursuivre ce qu’il avait fait, c’était le garder près d’elle. Mais Julian n’avait pas comprit…
Furieuse de se torturer encore avec lui, elle envoya au loin une boîte de mouchoirs en papier qui était sur la table. Des larmes, elle en avait versé, trop même... Et aujourd’hui, il fallait dire « stop », elle devait passer à autre chose. Triste et à bout de forces, elle se leva et effaça du bout des doigts une larme qui perlait au coin de ses yeux.
En bon compagnon, Pongo alla à la rencontre de sa maitresse et poussa un petit cri pour lui montrer qu’il était là.
Mais la jeune femme souffrait trop pour accorder la moindre attention à son ami à quatre pattes. Elle avait besoin d’une étreinte, elle voulait qu’on la prenne dans ses bras, elle voulait Julian de tout son corps, de toute son âme. Jamais elle n’aimera un autre homme que lui.
Pongo regarda sa maitresse tristement. Il avait beau être un animal, il comprenait bien que quelque chose la torturait et c’est tristement qu’il poussa un aboiement pour attirer son attention.
Alertée, la jeune femme dit d’une voix douce :
- ne t’en fais pas mon beau, tout va bien. Je suis juste un peu triste, mais tu ne peux pas comprendre …
Le chien continua à la regarder tout en criant tristement. Parfois les animaux sont plus compréhensibles que les humains, ils comprennent beaucoup leur détresse quoi que l’on pense… Et c’est un Pongo triste qui se mit à pousser des petits cris impuissant face à la détresse de sa maîtresse.
Alertée par le cri suppliant de l’animal de la maison, Lizzie sortie. le sourire de la jeune fille s’effaça quand elle vit Helena. Instinctivement, elle voulut la prendre dans ses bras, elle ne supportait pas de la voir si abattue. Elle aurait pu faire n’importe quoi du moment que cela lui rend le sourire. Malheureusement, elle était impuissante. Que pouvait-elle bien faire ? Jusque-là c’est Helena qui l’avait aidé et elle devait lui rendre la pareil. Lizzie avait pour mission d’aider quelqu’un, mais elle n’était pas sur de savoir qui… Tout le monde semblait cacher une grande souffrance à « Crystal Springs », si c’est à ça que se résume la vie sur terre, elle était bien contente d’être morte des années auparavant.
Helena qui n’avait pas entendu l’arrivée de son amie poussa un long soupir rempli de tristesse. La brune ne put s’empêcher d’avoir un pincement au cœur, elle savait bien que Julian était la cause des soucis de la sœur de Jared. Elle n’avait jamais cessé de l’aimer, n’importe qui l’aurait compris en les voyant ensemble dans la même pièce. Elle l’avait su dès le premier jour quand elle avait rencontré Julian. Mais malheureusement, elle ne savait pas si les sentiments de la jolie blonde étaient partagés. Voulant sortir Helena de sa tourmente, Lizzie se racla la gorge et dit gentiment :
- Helena l’automne s’installe peu à peu, tu devrais rentrer les nuits sont plus froides.
En entendant la voix de Lizzie, Helena remit son masque de circonstance. Elle ne voulait pas attrister son amie, elle qui avait tout perdu, elle ne devait pas prendre sur ses frêles épaules la peine des autres.
- Je n’ai pas froid dit Helena d’un ton neutre. Je profite du calme, c’est très reposant. Je ne pourrais pas vivre autre part qu’ici, cette ville est petite certes, mais fort agréable…
Lizzie évita le regard de la jeune femme et dit tendrement en choisissant chacun de ses mots pour ne pas la rendre triste :
- Helena, tu es une piètre menteuse. Je ressens tellement de peine quand je te regarde. Il n’y a pas un seul instant où tu ne penses pas à lui. Je suis ton amie et je fais semblant de ne rien voir pour ne pas te faire de peine. Tu as été si bonne avec moi, je voudrais tant t’aider. Je sais que j’ai fait beaucoup de tort à toi et ton entourage depuis que je suis là. Et malgré tout, tu restes toi-même : douce et généreuse. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir la femme merveilleuse que tu es. Je donnerais tout ce que j’ai pour prendre ta douleur, pour trouver un moyen de te venir en aide...
Helena sourit malgré elle, Lizzie était vraiment un ange. Jared, Julian et Adeline avaient été vraiment méchants avec elle. Pourtant, elle ne leur en avait pas tenu rigueur. Son cœur était rempli de douceurs et elle aurait certainement pardonné à son pire ennemi. Curieusement, pour la première fois elle se retrouve en elle. La blonde s'était reproché mainte et mainte fois sa gentillesse et voilà qu’elle admirait celle de son amie. On ne devrait pas regretter d’être gentil, la méchanceté et la douleur sont pires…
- Merci ma chérie dit Helena sans la quitter des yeux, tu es un ange envoyé du ciel.
- Euh je… bafouilla la brunette intimidée.
- Les gens pourront dire ce qu’ils veulent, jamais je ne douterai de ta sincérité.
Lizzie ne sut quoi répondre le mot « ange » l’avait un peu laissé perplexe. Heureusement, c’était juste une façon de parler si Helena savait… Elle lui en voudrait de lui mentir, en même temps Gaïa avait dit que les " humains" ne doivent pas savoir l'existence de " l'autre monde". Voyant que son amie gardait le silence, la blondinette reprit :
- je ne peux pas te mentir Lizzie, oui je suis terriblement triste. Malheureusement, rien, ni même personne ne pourra changer cela. Il y a déjà longtemps que cela dur et je sais que Julian ne partage plus mes sentiments.
- Peut-être que tu devrais lui parler tout simplement…
- Je ne crois pas, tu sais je le comprends. J’ai fait passer des étrangers avant mon propre mari. Tu crois toujours que je suis si formidable ?
- Je...hésita Lizzie qui ne savait quoi pensée, elle ignorait tellement de choses de la vie.
Puis instinctivement, elle enlaça la sœur de Jared, parfois un simple geste suffit.
- Je ne sais pas ce que je ferais sans toi ma Lizzie. Tu es devenue pour moi une amie précieuse. Et j’espère que tu resteras encore longtemps parmi nous.
- Je… Moi aussi dit la jeune femme avec un peu de mal. Elle savait bien que tôt ou tard elle partira.
Helena allait telle lui en vouloir ? Pourra-t-elle continuer de vivre normalement sans personne à ses côtés ? Lizzie eut du mal à rester de marbre dans les bras de son amie. Oui elle l’aimait beaucoup, même si elle n’en avait pas le droit… À quoi bon se faire des amis, si on doit les quitter ?
- Si on rentrait boire une bonne tisane .
- Quelle bonne idée fit Lizzie qui ne voulait pas se torturer à son tour avec des questions sans réponses.
Une fois à l’intérieur, Helena fit de son mieux pour être plus chaleureuse. Même si elle n’avait qu’une envie : dormir et ne plus penser à rien. En deux temps trois mouvements, elle prépara une tisane pour elle et sa copine.
- Tu ne veux pas que je t’aide ?
- Non ça va aller, je vais poser le tout sur la table.
- Comme tu veux alors, on pourra discuter avant d’aller dormir. Demain je vais rapporter les dossiers que Jared m’a demandé de corriger.
Saisissant une tasse encore chaude, Lizzie hésita puis elle décida d’interroger son amie :
- Tu vas aller chez Julian demain ?
- Ai-je le choix ?
- Tu y vas pour les papiers du divorce ? Pour la maison ?
Pour se donner une contenance, Helena commença à boire une gorgée de son breuvage.
Elle avait beau garder tout pour elle, rien ne changera. Aussi, elle hocha affirmativement la tête. Lizzie la regarda un moment puis dit enfin :
- tu veux que je t’accompagne ?
Avalant le liquide encore chaud Helena répondit :
- non à quoi bon ? Je dois mettre un terme à tout cela une bonne fois pour toute. De plus, tu dois travailler… Jared n’est pas trop exigeant avec toi ? Tu ne m’as même pas dit comment cela se passe, vous vous entendez bien ?
- Euh on va dire que tout va bien mentit la brune.
- Lizzie ! Ne me ment pas, mon frère est parfois un peu trop…
- Exigent ? Sans cœur ? Bourreau de travail ?
- Euh oui grimaça Helena, ça le décrit bien. Mais sous ses airs d'homme sans cœur, il cache une grande douleur tu sais… Je ne veux pas le défendre, mais la perte de sa femme-là beaucoup changé.
Comme à chaque fois qu’on parlait de Jared, ou qu’elle était en sa présence. Le cœur de Lizzie se mit à battre dans sa poitrine. Elle n’aurait pu expliquer ce sentiment, mais curieusement cela se produisait à chaque fois.
- Je ne le juge pas affirma la brune en fixant un point invisible dans la pièce. Je le trouve juste dur parfois avec moi, pourtant je croyais qu’en acceptant de l’aider pour son travail que cela changerait.
- Je suis sur qu’il verra en toi la fille merveilleuse que tu es ma Lizzie.
- Il est persuadé que j’en veux à ton argent, je voudrais le faire changer d’opinion…
- Je lui ai parlé pleins de fois, malheureusement il est borné.
Voulant changer de sujet de conversation, la brune demanda :
- tu as des nouvelles de ta cousine ? Voilà des jours qu’on ne l'a pas vue…
- Non aucune nouvelle, j’aurai bien aimé qu’elle soit là pour apporter les papiers à Julian. Tu sais, le revoir je peux gérer, mais voir la maison remplit de souvenirs…
- Oui je comprends Helena, je peux téléphoner à Jared pour lui dire que j’aurais du retard et t’accompagner.
- Non Lizzie, tu l’aurais encore sur le dos… Je dois affronter cela seule…
Parfois on n’a pas le choix, mais Lizzie ne voulait pas laisser son amie seule dans une telle épreuve. Sa cousine aurait dû être là pour la soutenir. Tout ce qu’elle savait lui dire c’est « divorce au plus vite, il est temps de tourner la page ». Pas de soutiens, ni de geste tendre envers la personne qui lui avait tendu la main quand elle en avait besoin, alors que tout le monde lui avait fermé la porte. Comment peut-on être aussi abject ? On ne raye pas de sa vie la personne que l’on aime après tant d’années.
Sans quitter sa tasse des yeux, Lizzie dit d’un ton neutre :
- je ne vais pas me plaindre qu’elle ne soit pas là, puisqu’elle ne m’aime pas. Mais je trouve sa façon d’agir déplacé, elle essaye toujours de te forcer pour faire avancer les choses.
- Elle n’a jamais eu de tact avec personne… Et j’ai une petite idée pour expliquer son absence. Il doit avoir un homme la dessous. Elle ne rentre que quand elle doit passer la nuit seule.
- J’espère que tu ne m’en veux pas ?
- Pourquoi je t’en voudrais ?
- Je trouve qu’elle est étrange Adeline, comme si elle cachait quelque chose.
- Non elle est juste jalouse que tu aies pris une grande place dans ma vie.
- Et c’est mal ? demanda Lizzie comme l’aurait fait une petite fille.
Helena se mit à rire malgré elle, parfois Lizzie avait l’habitude d’une petite fille.
- Non, tu es là quand j’ai besoin de toi ma chérie et c’est formidable. Tu es une amie sincère et je t’en remercie.
- Alors laisse-moi t’aider ! Insista la brune d’une toute petite voix.
- Je… Julian sera sûrement dur avec toi et…
- Cela met égale Helena… Tu es mon amie et je suis prêt à tout pour t’aider. Bien que je ne puisse rien faire d’autre. T’éviter de fondre en larmes devant lui, me ferait énormément plaisir.
- Lizzie je ne sais pas quoi dire…
- Dit oui, demain je partirais plus tôt et je passerais lui apporter les papiers.
- Que ferais-je sans toi ?
- Non, sais moi qui ne pourrais rien faire sans toi. Je veux te remercier pour tout ce que tu as fait, tu es un vrai ange sur terre Helena crois-moi…
Après avoir passé un moment à parler de choses et d’autres pour changer les idées de son amie Helena. La jeune Lizzie regagna sa chambre. C’est un peu soucieuse qu’elle s’habilla pour regagner son lit. Le temps passe vite et malheureusement, elle en est toujours au même point et elle n’a toujours pas avancé dans sa mission.
Gaïa devait l’aider et hélas, elle ne l’avait plus revu depuis son arrivée. À croire que tout était perdu d’avance… Mais que fera telle si elle n’arrive pas à aider la bonne personne ? Combien de temps a-t-elle pour réussir ? Tant de questions se bousculent dans sa tête. Seulement, elle n’a personne pour l’aider. Elle ne fait que du sur place et a ce rythme, elle pouvait oublier les clés du ciel… Elle continuera à errer comme une âme en peine.
Ce n’est même pas pour elle que la jeune femme s’inquiète, elle voudrait sincèrement mener à bien la tâche qu’on lui a confiée. Mais comment le faire sans être sûr de savoir qui est la personne à qui elle doit venir en aide ? Et comment va-t-elle s’y prendre ? Lasse de s’interroger, elle prit place sur le lit. Pour le moment, il lui fallait aider Helena mission ou non. Elle avait besoin d’elle et même si elle n’était pas la personne qu’on lui a destinée elle l’aidera quoi qui lui en coute.
- Je ferais tout pour aider Helena, la souffrance remplit son cœur à tel point qu’elle a perdu sa joie de vivre. Si je dois devenir un ange, il est en mon devoir de l’aider.
Ce fut une Lizzie fatiguée qui finit par s’endormir. Sans savoir qu’elle n’était pas aussi seule que cela. En effet, Gaïa suivait son parcours depuis le début. Mais pour gagner les clés du ciel, elle devait les mériter.
Chez Julian
La nuit passa très vite, tout comme chaque fois où l’on doit arriver à un moment important. Le temps semble filer deux fois plus vite. Lizzie comme promit se leva tôt et prit la route de « la maison bleu ». Il fallait qu’elle voie Julian le plus tôt possible pour le bien d'Helena, mais aussi pour ne pas arriver en retard au travail. Jared lui ferait encore des tas de reproches si cela devait arriver.
Le soleil se levait à peine et ses rayons venaient chatouiller les nuages ici et là pour réchauffer le sable. Une douce volupté remplit l’atmosphère. Un doux spectacle pour Julian, qui se souvenait de l’avoir tant admiré avec Helena. Il aurait donné tout ce qu’il avait pour partager ce moment de nouveau avec elle. Mais malheureusement, il n’avait qu’Adeline à ses côtés et cela il l’avait bien cherché…
D’ailleurs, cette dernière n’était pas dupe. Depuis quelque temps, elle se posait beaucoup de questions et plus le temps passe, plus elle se rendait compte que Julian s’éloignait d’elle.
- Julian, je te sens de plus en plus ailleurs quand nous sommes ensemble et cela me fait beaucoup de peine.
- Tu te trompes Adeline, je suis juste beaucoup pris par mon travail dernièrement.
- Je ne suis pas Helena tu sais ! Je ne crois pas tout ce que l’on me dit…
- Ne parle pas d’elle s.t.p insista le jeune homme.
- Ok ! Je ne vais pas parler de ta précieuse ex-femme ! Enfin si tu te décides de divorcer une bonne fois pour toutes.
Comme toujours pour la faire taire, Julian l’embrassa. Cela avait le don de la calmer et aussi de lui faire penser à autre chose. Adeline était une femme bien, il n’en doutait pas. Mais elle ne remplacera jamais Helena et ça il le savait depuis longtemps.
Sous le charme de son amant, Adeline se cramponna à lui comme à une bouée de sauvetage. Elle ne voulait pas le perdre et pour cela elle était prête à tout, même à faire mal à Helena cousine ou non. Les hommes l’avaient toujours traité avec beaucoup de mépris, mais avec Julian elle se sentait une femme à part entière : aimée, désirée et belle. Aussi, elle comptait bien éloigner tous ceux qui se mettront sur son chemin, quoiqu'il lui en coute.
Absorbée par leurs étreintes, ni lui, ni elle, ne remarqua la présence de Lizzie. Choquée devant le spectacle qui s’offrait-a-elle, la jolie brunette resta figée sur place. Son cœur se serra dans sa poitrine, pourtant ce n’était pas elle qu’on trahissait, mais elle ne put s’empêcher de souffrir en voyant le couple qui s’embrassait sur la terrasse de la « maison bleu ».
Lizzie fut soulagée que ce soit elle qui assiste à ce « spectacle » plutôt que son amie Helena, la pauvre aurait été bouleversée. Un poignard se serait enfoncé dans son cœur, la trahison était la pire chose qu’il soit. Bien que ce ne soit pas elle qu’on avait trahie pour la première fois de sa vie Lizzie avait une envie de vengeance. Malheureusement, elle resta figée, aucun son ne sortit de sa bouche, les larmes lui montaient au yeux, elle ne n’avait qu’une envie fuir et oublier.
Et c’est ce qu’elle fit. Sans réfléchir, elle déposa à la hâte les documents dans la boîte aux lettres et elle partit en courant sans un regard en arrière. Peu importe s'ils l’avaient vue, plus rien ne comptait que cette envie de fuir. Si c’était la vie sur terre, si la souffrance était une façon de vivre. Elle était heureuse d’être morte, elle ne voulait plus qu’une chose regagner l’endroit ou elle se trouvait avant d’arriver à « Crystal Springs ».
Longtemps elle courut à travers la ville sans trop savoir où aller. Elle qui était là pour aider, elle ne savait que fuir. Que dira telle à son amie ? Devait-elle lui cacher ou lui avouer la vérité ? Julian avait-il vraiment trahit son épouse ? Après tout, ils étaient sur le point de divorcer. Mais en ce qui concerne Adeline, elle devrait avoir honte. Voilà pourquoi elle était si pressée que sa cousine divorce…
Perdue, elle resta un long moment sur le banc sans faire le moindre geste. Elle ne comprenait rien aux « humains » comme si elle n’avait jamais vécu. Ses souvenirs avaient été effacé, c’est comme si elle était né à son arrivée sur « terre ». Comment pouvait-elle être apte à aider qui se soit ? Toutes ses émotions qu’elle ressentait, elle ne savait même pas les comprendre.
- Je suis perdue Gaïa, si seulement tu pouvais me venir en aide, j’ai tant besoin de toi finit par dire Lizzie à haute voix.
À cet instant, une lumière illumina les environs, une douce félicitée envahie Lizzie. Tous ses doutes et ses questions disparurent, elle ne souffrait plus comme quand « elle était de l’autre côté ». Plus de doute, plus de peurs juste une sensation de bien-être instance.
Gaïa apparut dans la douceur qui venait d’envahir les lieux. Lentement, elle transmit une douce euphorie pour calmer Lizzie. Elle qui c’était promis de ne pas intervenir, elle n’avait pas pu faire la sourde oreille devant l’appel de détresse de Lizzie. Il fallait qu’elle lui vienne en aide, même si pour cela elle devait enfreindre plusieurs règles.
En la choisissant, elle avait déjà enfreint les règles les plus importantes. Tout comme elle l’avait fait de son vivant en faisant cet acte qu’elle n’aurait jamais dû faire. Alors à quoi bon se faire du soucis ? Le temps ne jouait pas en leur faveur, il fallait agir au plus vite. Aussi, avait-elle choisi cet instant pour remettre Lizzie dans le bon chemin. L’avenir de la personne qu’elle devait aider était en jeu.
Lentement, pour ne pas l’effrayer, elle traversa la barrière invisible qui les séparait. Lizzie était là dans ses pensées, comme l’aurait fait n’importe quel mortel. Seulement voilà, sa destinée était toute tracée. Et elle allait devenir un ange, si elle arrive à bout de sa mission. Pour cela, il fallait l’aider. C’est d’un ton doucereux que Gaïa s’adressa à la brunette :
- te voilà bien soucieuse . J’ai cru comprendre que tu avais besoin de mon aide ?
À peine eu elle entendu la voix de l’ « ange » que Lizzie sauta sur ses pieds pour aller à sa rencontre. Elle avait tant à lui dire pourtant quand elle fut face à elle, la jeune « apprentie » perdit tous ses moyens.
- Lizzie te voilà bien soucieuse. Je constate que tu reprends vite tes habitudes d'humaines… Dit la rousse un ton de reproche dans la voix.
- Est-ce si mal que ça ? Demanda la brune malgré elle.
Gaïa ne répondit pas, après tout à Rome on fait comme les Romains … Bien qu’elle n’était pas satisfaite, elle ne pouvait pas changer ce qui allait arriver.
La voyant silencieuse, Lizzie dit timidement :
- je ne fais que tout cela pour être accepté parmi eux. Comment saurais-je qui je dois aider, si je ne me mets pas à vivre comme ils le font ?
- Tu n’as pas tort dit la femme à la chevelure de feu. Cependant, tu ne pourras pas tous les aider.
- Pourquoi ? Interrogea aussitôt Lizzie .
Gaïa fit quelques pas et lui tourna le dos, elle ne pouvait rien dire. La brunette ne devait savoir que l’essentiel. Sinon, elle changera surement d’avis et qui pourra accomplir cette mission à part elle ? Personne, elle le savait bien... tout était lié…
Sentend qu’une multitude de petites lumières commençaient à l’entourer elle dit enfin :
- je n’ai plus beaucoup de temps avant qu’ils me rappellent à eux. Tu ne dois pas t’égarer Lizzie. Seule une personne t’est destinée et elle seule tu devras aider.
- Mais pourquoi ? insista « l’apprentie ange ».
L’ange à la chevelure de feu se dirigea vers le pont, Lizzie en profita pour lui couper le chemin et dit d’un ton insistant :
- je veux savoir, je dois savoir.
- Je ne peux rien dire Lizzie… Seulement voilà, tu ne peux qu’aider une personne. C’est ta mission, pour obtenir les clés du ciel, tu dois la mener à bien.
- Que se passera-t-il si j’échoue ?
Gaïa fit demi-tour et répondit le plus calmement du monde :
- Tu n’échoueras pas… Il le faut… Pense à cette personne …
- Qu’est-ce que cette personne a plus qu’une autre ? Pourquoi me caches-tu des choses ?
- Je ne te cache rien voyons ! S’emporta presque l’ange malgré lui.
- Les anges ne sont-ils pas censés montrer l’exemple ? Ne doivent-ils pas donner le meilleur qu’ils ont en eux pour redonner espoir aux mortels ?
- Oui bien sûr bafouilla la rousse.
- Dit moi ce que tu me caches, car je sens que cette mission est plus importante pour toi que pour cette personne elle-même.
- Le passé est loin et tout ce que je pourrais dire ne changera rien. Lizzie tu dois te concentrer sur cette mission.
- Gaïa je t’en prie !
- Le temps t’est compté, il ne te reste qu’une année au début du second hiver tu repartiras que ta mission soit réussie ou non.
- Si vite ! S’exclama Lizzie. Mais comment vais-je trouver celui ou celle que je dois aider ? Tu sais qui est cette personne ! Tu dois m’aider !
L’ange secoua la tête négativement.
- J’ai tant besoin de toi et tu le sais fit Lizzie tristement. En tant qu'ange, ne trouves-tu pas ça injuste d’aider qu'une personne, alors que le monde est rempli de gens malheureux !
- Ils ont tous un ange gardien Lizzie… C’est ainsi... S’ils connaissaient notre existence cela serait trop simple, nous ne faisons que les guider ne l’oublie pas !
- Helena, Julian, Jared et j’en passe… comment faire un choix ?
- Ton cœur te guidera, c’est tout ce que je peux te dire dit l’ange malgré elle.
Ne voulant pas en dire davantage, l’ange repartit en direction de l’endroit où elle avait « apparut ». Elle avait passé trop de temps ici et son absence allait vite se remarquer. Aussi se dépêcha-t-elle pour regagner l’endroit d’où elle venait. Sans un regard en arrière, elle allait repartir quand elle fit volte-face et dit d’un ton d’avertissement :
- encore une chose, ne cherche pas à retrouver ta mémoire Lizzie.
- Euh je... balbutia Lizzie comme une enfant prit sur le point de faire une bêtise.
- Tu ne dois pas connaître ton passé, cela pourrait changer la destinée qui t’est réservée.
- Pour…
Gaïa la coupa et dit :
- tu agis trop comme les humains, ne l’oublie pas tu es un ange ou sur le point de le devenir et cela pour toujours. Tu ne dois pas lier d’amitié ou avoir de sentiments pour qui que ce soit.
Dans un halo de lumière, l’ange disparu comme il était venu, laissant la jeune Lizzie avec encore plus de questions en tête. Le temps passe plus que l’on ne croit aujourd’hui devient vite demain. Mais que se passera-t-il quand jour tant redouté arrivera ? Le temps file à une vitesse Lizzie arrive-t-elle à mener à bien sa destinée ?
***
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