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Les clés du ciel
13 février 2014

Chapitre 12

44

 

 Les souvenirs sont en nous, ils restent dans un coin de notre mémoire et ils surgissent le moment venu. L’amnésie en bloque juste l’accès, la mémoire revient au moment ou on s'y attend le moins. Du moins pour certaines personnes, d’autres préfèrent juste oublier. Des années sont passées, le temps a fait évoluer les gens en bien ou en mal. Mais quoi qu’il arrive, on se souvient presque toujours.

 

2

 

La sonnerie retentie dans la salle de classe. Mais comme à son habitude, Élisabeth ne se précipita pas vers la sortie. Contrairement à ses camarades de classe, pour elle le lycée est sa « bouffée d’oxygène », « une échappatoire » à sa triste vie. Ici elle a une vie à elle, loin la maison, loin des cris et de la violence de son paternel. Elle y serait même mieux que chez lui, s’il n’y avait pas certains élèves qui lui faisaient du mal avec leurs moqueries et leurs blagues de mauvais goûts.

 

3

 

Au fond de la classe, assise à son bureau, Mlle Williams regarde son élève l’air grave. Elle aimerait tant savoir ce qui se passe dans sa tête. Attendrie par son air absent, elle essaya de regarder ailleurs, mais elle n’y parvient pas. Beaucoup de questions se bousculent dans sa tête. Mais l’air triste de son élève, l'a dissuadé à nombreuse reprise de les lui poser.

 

4

 

 Pourtant il le faut, le proviseur lui-même s’interroge et il ne tardera pas à convoquer le père de la jeune adolescente. Bien que cela ne semble pas être la bonne solution, il le faudra bien. Élisabeth est une bonne élève, douce, poli … Mais ses absences injustifiées et de nombreuses rumeurs la concernant devenaient de plus en plus inquiétantes, sans oublier le refus du père de venir aux convocations. Les enfants doivent être protégés et cette adolescente semble vivre dans un environnement malsain.

 

5

 

 Doucement pour ne pas l’effrayer, Catherine Williams s’approcha de son élève. Et dit d’une voix douce :
- Élisabeth tu ne vas pas à la récréation ?
- Non Madame, je voulais avancer dans mon exposé.
- C’est formidable, mais tu travailles déjà beaucoup. Pourquoi ne pas profiter pour parler avec tes amis ?

 

6

 

 L’adolescente enregistra son travail et dit d’un ton neutre sans oser faire face à son professeur :
- Madame, je ne désire pas entretenir d’amitié au sein de l’établissement.
- Ah bon ? Mais pourquoi ?
- Madame ceci ne concerne que moi. Je ne suis pas sourde vous savez, je sais ce qu’ils disent tous derrière mon dos.

 

7

 

Catherine qui avait déjà assisté à plusieurs discussions sans le vouloir dit gentiment :
- Ce ne sont pas de vrais amis,  si il racontent de telles choses tu sais! Tu es jeune... tu t’en feras d’autres.
- Peut-être, mais pour le moment je veux me consacrer à mes études. Je me moque de ce qu’ils peuvent dire, je n’ai pas choisi la vie que j’ai.
Attendrie par les paroles de son élève préférée, Catherine hésita et dit :
- justement, je voulais m’entretenir avec ton papa et je…
- Il ne viendra pas madame dit calmement Élisabeth. Le plus calmement possible, parler de son père la rendait toujours nerveuse.

8

 

 Miss Williams tourna le dos à l’adolescente et dit malgré elle :
- je vais devoir agir ma chérie, tu es une élève merveilleuse, mais l’environnement dans lequel tu vis n’est pas bon pour toi. On me parle d’un papa alcoolique, tu manques sans raison et en plus de cela on a vu des marques dans ton dos en cours de sport…
- Je suis maladroite, voilà tout répondit Élisabeth pour protéger son père.

9

 

Son professeur lui tourna toujours le dos, de peur de craquer, de peur de ne pas rester insensible devant ses yeux suppliant.
- Ma chérie, je ne crois pas que ce soit bien de le protéger. Tu mérites tellement mieux…
-  Que voulez-vous dire par "mieux" ? De l’argent, une belle maison ? Mais qu’est-ce tout cela sans amour, sans famille ? Sans personne avec qui le partager ?
- Élisabeth, tu auras tout cela un jour... ailleurs... loin de lui… Si tu restes chez toi, un jour il pourrait…
La voix de la blonde se brisa sous l’émotion. Elle ne voulait pas finir sa phrase, elle ne pouvait pas penser à cela, c’était tout simplement trop affreux.

 

10

 

Catherine se tourna pour faire face à la jeune fille, elle ne voulait pas se mêler de sa vie, elle n’en avait pas le droit. Mais pourtant, elle dit :
- il y a des solutions qui s’ouvrent à toi, il suffit de demander de l’aide aux personnes compétentes.
- Il est mon père, c’est l’homme que ma mère a aimé d’un amour inconditionnel. Je ne veux pas l’abandonner, il a besoin de moi.
- Élisabeth… Je veux t’aider.
- Alors faite semblant de ne rien voir, je vous en supplie… Je ne manquerais plus et je vous promets il ne me touchera plus.
- Chérie… Je ne peux pas...

 

11

 

 Tentant le tout pour le tout Élisabeth dit d’un ton sec :
- Alors c’est vous qui allez gâcher ma vie !
Surpris, le professeur la regarda sans comprendre, puis elle dit enfin au bout d’un long moment qui sembla une éternité pour toutes les deux :
- je veux juste que tu grandisses dans un meilleur environnement.
- Oui, mais vous allez briser la famille qui me reste. Je n’ai que lui et vous comprendriez si vous étiez à sa place.
- On ne fait pas souffrir les gens que l’on aime voyons ! Tu es sa fille !
- Et je suis la fille de ma mère. Elle est en moi : mes gestes, mon sourire, mon visage… Tout en moi est fait pour que mon père ne l’oublie pas. Il n’a aimé qu’elle, d'un amour véritable. L'amour le vrai, celui qui n'arrive qu'une seule fois...

 

12

 

 À bout d’arguments, Miss Williams s’arrêta là et alla après de son bureau. Elle ne comprenait pas ce que ressentait l’adolescente. Elle avait vécu dans une famille aimante et avait été choyé par ses deux parents. Ce fut d’une toute petite voix qu’elle dit :
- je ne dirais rien, mais je ne peux pas promettre que ça sera pareil pour le proviseur.
- On me demande de venir en cours, d’étudier et d’être une élève disciplinée. Ma vie personnelle ne regarde que moi.
- Promets-moi de faire attention ma chérie…
- Oui je vous le promets, de toute façon il ne me reste que deux ans à endurer cette vie. Je partirais un jour…
- Je l’espère de tout coeur ma… Élisabeth dit Catherine la voix remplir d’émotions.
- Je n’oublierai pas votre gentillesse Miss Williams.

 

13

 

 Alors qu’Élisabeth rangeait ses affaires. Dans le couloir deux jeunes filles parlaient non loin des nouveaux casiers.
- Franchement, tu crois que ça va changer grand chose ses nouveaux casiers ? Des bleus pour les garçons et des roses pour les filles…
- Ils rénovent tous dans le lycée, tu ne vas quand même pas te plaindre !
- Oui et non... Je ne suis pas d’accord pour les uniformes.
- Fait comme les autres, met le pas.
- Sandra ! Décidément, j’ai du mal à croire que nous sommes jumelles…

14

 

 Sandra regarda sa sœur d’un air désolé et dit calmement :
- Samantha, je te ressemble et ça s’arrêta là. Je ne cherche pas de complication, je m’adapte. Tu es toujours si caractériel, ça me dépasse.
- Ton calme m’agace aussi, si tu veux tout savoir… Lança d’un ton sec sa jumelle.
- Moi au moins, je ne cherche pas d’histoire  là où il n’y en a pas…

 

15

 

 Samantha, comme à son habitude voulait avoir le dernier mot :
- Oh bien sur ! Depuis que tu sors avec ce garçon, tu es déconnecté du reste du monde !
- Oh non ! Fit Sandra en faisant de grand geste pour se justifier.
- Tu sais que j’ai raison ! Même les parents l’ont remarqué ! D’ailleurs il ne remarque que toi !

 

17

 

Comme pour confirmer les dires de sa sœur, le téléphone de Sandra se mit à sonner. Le sortant à la hâte de sa poche, elle commença à lire son message.
-    Ah ben tu vois !
-    Oh ça va ! Ne sois pas jalouse !
-    Je ne suis pas jalouse, je voudrais exister un peu !
-    Ma pauvre chérie fit sa jumelle moqueuse en lisant le message de son copain.

 

16

 

Ne prêtant plus attention à sa sœur, Samantha se referma sur elle-même. Elle se savait égoïste, mais elle avait ce besoin d’exister, de passer avant tout le monde. Aussi, il fallait qu’elle trouve un moyen de se défouler. Ainsi, elle oubliera cette sensation de ne pas exister.

Cherchant du regard une distraction, elle en trouva une bonne non loin de là. Posant sa main sur un casier, elle dit :
- tient, tient ! On va bien s’amuser !
- Qu’est-ce que tu vas encore inventer ? Questionna Sandra les yeux toujours fixés sur l’écran de son téléphone.

 

18

 

 Le jeu préféré de Samantha était simple : trouvée une proie et se défouler sur elle. Et elle avait trouvé sa cible : Élisabeth. Elle détestait par-dessus tout cette fille. Sans aucune raison apparente…

 

19

 

Sans se douter de ce que prévoyait de faire la blonde, Élisabeth s’avança vers son casier. Elle ne fut pas surprise de le voir ouvert. Cela ne la surprit même pas… on avait dû encore lui forcer.

Et si elle osait se plaindre au responsable, on lui dira :
« Mademoielle, les élèves sont censés utiliser les nouveaux casiers. Les bleus pour les garçons et les roses pour les filles… »

 

20

 

« Comme si cela changerait quoi que ce soit, il y a des idiots aussi bien chez les uns que les autres ». Pensa la brune en vérifiant que tous ses livres se trouvaient dans le casier. Car on ne forçait pas son cadenas pour la voler, si au moins elle avait quelque chose à voler…

 

21

 

À l'autre bout du couloir, Samantha attendait avec impatience que la brunette passe devant elle.


- Tu sais, elle va peut-être sortir de l’autre côté dit sa jumelle pour décourager sa sœur.
- Non ! Sinon tu pourrais bien prendre pour elle !
- Sam je n’ai pas peur de toi !
- La ferme !
 

22

 

 Mais pour la plus grande satisfaction de la jumelle au tempérament de feu, Élisabeth choisit de passer vers elle. Quelle ne fut pas son erreur…

À peine fut-elle devant Samantha que cette dernière laissa tomber ses affaires et dit d’un ton accusateur :
- Mais tu ne peux pas faire attention ! Petite idiote va !
- Je n’ai rien fait dit simplement la brune d’une toute petite voix. Elle connaissait la réputation de Samantha et elle n’avait pas envie de rentrer dans son jeu.

 

23

 

 Samantha qui s’amusait déjà poursuivit sans écouter sa victime :
- Mais accuse-moi de menteuse pendant qu’on y est !
- Tu sais que c’est faux insista Élisabeth le plus calmement possible.
- Je sais ce que je vois et je ne suis pas la seule ! Demande à ma sœur ! Sandra vient là ! dit Samantha voulant prendre sa sœur pour témoin.

- Je n'ai rien vu répondit l'intéréssée.

 

24

 

Samantha furieuse que sa jumelle ne ment pas pour lui donner l’avantage dit d’un ton autoritaire :
- Ramasse !
- Non, fit timidement la brunette avec le peu de courage qu’elle avait face à une telle situation.

 

25

 

Samantha voulant frapper où ça faisait mal, poursuivit toujours aussi froidement :
- tu feras ce que je te dis ! Je ne me laisserais pas faire par la fille du pochtron du coin !
Lizzie accusa le coup et dit :
- laisse mon père en dehors de ça !
- Pourquoi ? Tu vas m’envoyer ton Petit papa . Encore faut-il qu'il trouve son chemin entre deux canettes de bière !
- Tu n’es qu’une horrible peste Samantha Garnier ! Tu n’as pas le droit de rabaisser les autres sous prétexte que tes parents sont riches !

 

26

 

 Sandra toujours à l’écart assista à la scène un peu honteuse de ne pas intervenir. Elle n’aimait pas le comportement de sa sœur. Mais malgré ce que l’on pense, cette dernière souffrait beaucoup. Son sentiment s’infériorité lui faisait faire les pires horreurs. Ses parents disaient que cela changera en grandissant, trop pris par leurs travails, ils n’y prêtaient pas attention.

 

27

 

C’est à ce moment que Samantha dépassa les limites du raisonnable. Telle une furie, elle agrippa sa camarade de classe par les cheveux.
- Je vais te faire comprendre ce que l’on risque quand on ne fait pas ce que je veux !
Sous le choc, Sandra les regarda interdite, puis elle dit d’un ton paniqué :
- Mais arrête voyons ! Tu vas la tuer !

 

28

 

 - La ferme Sandra ! C’est entre la fille du pochtron et moi !
- Mais tu es folle ! Je vais les ramasser tes affaires, si c’est ce que tu veux ! Lâche là !

La tirant de plus belle par les cheveux, Samantha aveuglée par la colère dit :
- Excuse-toi ! Et dit que tu ne vas plus recommencer !
- Je… Non fit Élisabeth paniquée.
- Dépêches-toi, ou je vais te faire regretter d’être venu au lycée aujourd’hui !
- Et moi je vais te faire regretter de t’en prendre à cette fille. Fit une voix derrière eux.

 

29

 

 Stoppant son geste, Samantha resta les mains figées sur sa victime.
- Lâche la chuchota presque Sandra gêner qu’on surprenne sa sœur en pleine action.
- Écoute ton double et fiche le camp d’ici fit l’adolescent faisant un effort surhumain pour rester calme.

30

 

À contre cœur, Samantha relâcha la brunette qui en profita pour courir vers les casiers.
- De quoi tu te mêles ! Tu connais la fille du pochtron ?
- Non-dit-il sans quitter le bourreau de la brune des yeux.
- Ben alors passe ton chemin! Cela ne regarde que moi et cette pauvrette !
- Non, ça me regarde aussi dit-il d’un ton autoritaire. Je ne te laisserai pas embêter une fille qui n’a rien fait. Si tu prends ton pied en martyrisant les autres, ça te regarde ! Mais moi, les filles dans ton genre je les remets vite à leur place !

 

31

 

 S’entend que la situation aillait s’aggraver, Sandra prit un cahier dans le sac de sa sœur et dit timidement :
- Je vais aller faire mes devoirs en salle d’étude… On se retrouve plus tard Samantha .
- C’est ça part espèce de lâche dit le brun en la fusillant du regard. Ne croit pas que tu n’es pas coupable, tu laisses faire cette vipère sans intervenir !
- Je…
- Vas-t’en Sandra je n’en ai pas pour longtemps. S’exclama sa sœur de plus en plus furieuse.

32

 

Élisabeth assista à la scène sans comprendre. D’une main, elle effaça la larme qui avait coulé malgré elle le long de son visage. Elle ne voulait pas pleurer, surtout pour des gens qui ne le méritent pas. Elle avait vécu pire que ça, mais au moins son père lui avait une raison : l’alcool. Une fois soûl, il ne contrôlait plus rien. Samantha était juste une fille égoïste prête à tous pour qu’on la remarque.

 

33

 

C’est donc surprise qu’elle regarda ce garçon prendre sa défense. Ce qui avait le don d’énerver Samantha.
- Franchement, tu n’as pas honte de la martyriser ?
- Comme si tu n’avais jamais fait ça !
- Non-dit-il sèchement. Mais peut-être que je devrais essayer et au hasard je prendrais comme victime…
Il fit semblant de réfléchir et poursuivit :
- Toi.
- Tu crois vraiment que tu me fais peur ?
- Tu veux que je te montre de quoi je suis capable ? Cria presque Jared en la fusillant du regard.

 

34

 

 Ne sachant pas s’il disait vrai ou non, Samantha leva les mains en signe d’apaisement :
- du calme voyons !
 Puis, voulant le calmer elle dit :

- Tu sais on pourrait bien s’amuser tous les deux ajouta-t-elle d’une voix suave.

35

 

Furieux, le jeune homme la regarda méchamment et dit d’un ton accusateur :


- Tu ne me proposes quand même pas de passer la nuit avec toi là ?
- Qui parle de la nuit ? On peut se voir au gymnase dans un petit quart d’heure, si tu veux dit-elle d’un ton aguicheur.
- Non seulement tu es une peste, mais tu es aussi une belle dévergondée. Je préfère encore me faire dévorer par une mente religieuse plutôt que de coucher avec toi.

 

36

 

 Vexer la blonde dit méchamment :
- Tu préfères peut-être te taper cette idiote ?
La toisant du regard, le brun dit du tac au tac :
- Et pourquoi pas ! Non mais tu t’ai vu ? Tu es grotesque, tu te prends pour une femme alors que tu n’es qu’une petite fille pourrie gâté.
- Je...
La coupant l’adolescent continua sur sa lancée :
- Pour exister aux yeux des autres, ça ne veux pas dire qu’il faut se faire remarquer en rabaissant les gens sur son passage.
- Je ne te permets pas fit Samantha blessée.
- Je n’ai pas besoin de ta permission, il va falloir que tu arrêtes une bonne fois pour toute tes enfantillages !

 

37

 

 Samantha fulmina et dit folle de rage :
- Tu me le payeras petit imbécile ! Tu ne sais pas de quoi je suis capable ! Et toi la fille du pochtron ce n’est que partie remise, il ne sera pas toujours là pour te protéger !
Sur ses dernières paroles, Samantha ramassa ses affaires à la hâte et partie le plus vite possible sans un regard en arrière.

38

 

Une fois le calme revenu, Élisabeth ne sut quoi dire à son « sauveur ». Timidement, elle s’avança vers la vitrine où étaient exposés divers Bd et dit sans oser le regarder :


- Merci de ton aide, je ne sais pas ce qui serait arrivé sans ton intervention.

 

39

 

 L’adolescent s’avança vers Élisabeth et dit :
- Tu es là Élisabeth qui est arrivée en retard la semaine dernière en cours d ‘E.P.S ?
- Oui c’est moi dit l’intéressée en osant enfin affronter son regard.
- Tu as eu vraiment de la chance que le prof ne prévienne pas le proviseur…
- Oui… on peut dire ça, bredouilla la brunette intimidée par le rapprochement de son camarade.

 

40

 

Un peu gêné lui aussi, il prit la parole et dit :
- Tu sais, il ne faut pas faire attention à ses deux idiotes. Tu as un père, c’est tout ce qui compte.
- Je suppose fit sa camarade un peu honteuse de parler de son paternel avec lui.
- Je sais que c’est dur quand les gens se mêlent de notre vie. Mais ne les écoute pas, à force ils passeront à autre chose.

 

41

 

Lizzie le regarda et dit en toute franchise :
- Elle a raison…
- À quel sujet ?
- Mon père… Il passe son temps à boire.
- Quoi qu’il ait fait, tu ne mérites pas les moqueries et les injures de qui conque.
- Peut-être… Je ... Je ne sais pas bafouilla l’adolescente intimidée.
- Il n’y a pas de « peut-être » c’est sûr. Ne laisse jamais quelqu’un te rabaisser plus bas que terre. Tu dois croire en toi pour avancer...
- Je … Je vais y aller.
- Promet moi d’y penser Lizzie ?
Surprise par ce diminutif, elle se racla la gorge et dit :
- Je vais essayer.


42

 

Le garçon la laissa et se dirigea vers les distributeurs. Pendant un instant, elle le regarda sans comprendre. Personne n’avait été aussi gentil avec elle, à part Miss Williams et voilà qu’il lui avait évité bien des ennuis.
- Au fait dit-il sans se retourner. Je m’appelle Jared Spencer, si tu as besoin de moi à l’avenir n’hésite pas.
- Euh… D’accord merci !
- À plus tard Lizzie !
 

43

 

Lizzie n’était pas prête d’oublier ce garçon. Pendant un instant, elle avait eut l’impression d’exister dans les yeux de quelqu’un. On lui avait accordé du temps, on l’avait protégé et cela lui réchauffa le cœur.


« Je ne t’oublierai pas Jared. Un jour, je t’aiderai si tu as besoin de moi. » Se dit la jeune fille en elle-même bien décidée à tenir sa promesse.

 

44

 Chez Helena :


- Je… Je n’oublierai jamais répéta Lizzie apeurée. Je n’oublierai jamais…

 

45

 

Nathaniel qui n’était pas loin de sa patiente dit d’une voix apaisante :


-    Lizzie tu peux revenir à toi, n’est pas peur ! Tout se passera bien !

 

46

 

Un peu perdu en revenant à elle. La jolie brune regarda en direction de Nathaniel un peu perturbée. Encore une fois, elle avait « rêvé » de cette fille, tout laissé à croire qu’elle était cette adolescente et cela ne faisait que l’effrayer.

 

47

 

Son air perdu ne passa pas inaperçu. Aussitôt, Nathaniel l’interrogea inquiet :
- tout va bien Lizzie .
- Je crois dit-elle un peu secouée par les évènements.
- Qu’avez-vous découvert ?
- Je… C’est un peu confus mentit Lizzie.

48

 

Nathaniel prit place sur le canapé où était Lizzie quelques instants plutôt, puis il dit encourageant :


- Un rien peut vous aider à vous souvenir. Mais si vous ne voulez pas… Je ne peux pas vous forcer.
- C’est cette fille… Moi je crois… Elle a 15 ou 16 ans tout au plus… Je ne comprends pas pourquoi, je suis adulte et…
 

49

 

- Parfois, un évènement marquant bloque certains souvenirs. Il faut aller au bout de ces souvenirs pour comprendre.


Se laissant tomber dans le siège le plus proche, Lizzie dit d’un air triste :
- Je suis une adolescente, dans ce « rêve » et ma vie est loin d’être drôle tous les jours.
- Et que ce passe-t-il d’autre ? encourage le jeune homme.

 

50

 

 Lizzie essaya de se souvenir et dit enfin au bout d’un court instant :
- Il y a deux filles, des jumelles je crois.
- Vous connaissez leur nom .
- Samantha celle qui s’en prend à moi.
- Et sa sœur ?
- Je … Je ne me souviens pas hésita Lizzie avant de répondre.

 

51

 

Nathaniel l’encouragea à poursuivre :
- Vous vous trouvez où ?
- Au lycée répondit une Lizzie sûre d’elle cette fois.
- Le nom de l’établissement ?
- Je ne sais pas… Désolé…
- Ce n’est rien. Que pouvez-vous me dire d’autre ?
- Mon père est un homme violent, je crois… Mon professeur et les autres élèves le disent…
- Son nom ?
- Désolé je ne sais pas.

 

52

 

Voulant en rester là, la jeune fille dit timidement :
- Je suis fatiguée, il se fait tard.
- On va en rester là pour aujourd’hui dit Nathaniel d’un ton encourageant. Nous finirons par savoir qui vous êtes Lizzie.
- Je l’espère menti Lizzie contente qu’elle n’ait pas à parler de son « sauveur ».
Au même instant, Helena descendit de l’étage. Sa présence tombait bien et cela rassura Lizzie qui était mal à l’aise face à ses mensonges aussi petits soit-ils.
- Je vois que vous avez fini dit la blonde d’un ton faussement enjoué. Je vais préparer le repas. Tu manges avec nous Nathan ?
- Oui avec plaisir dit-il avec enthousiasme.
- Je vais me mettre au lit ajouta Lizzie, bonne soirée à tous les deux.

 

53

 

 Une fois Lizzie partie, Helena se mit à la recherche de ses ingrédients pour préparer le repas du soir. C’est un Nathaniel septique qui interrogea son amie :
- Dit moi, tu ne trouves pas que Lizzie est un peu ailleurs dernièrement .
- Comment ça ?
- Tu sais, comme si elle nous cache quelque chose .
- Ah non ! tu ne vas pas t’y mettre ! D’abord Julian, puis Jared et maintenant toi ! Laissez là dont tranquille.

 

54

 

Nathaniel honteux d’avoir douté de la jolie brune dit :
- Ce n’est pas que je n’ai pas confiance, c’est juste son attitude.
- Si tu veux savoir, je pense qu’elle se sent rejetée. Vous êtes tous là à l’accuser de tous les maux. Elle ne veut que nous aider. C’est-une fille formidable. Peu importe son passé !
- Euh oui bien sûr ! Mais sa famille doit être inquiète.
- Oui surement, mais d’après ce que j’ai entendu en descendant, si son père est-un homme violant mieux vaut oublier cet homme !

 

55

 

Nathaniel regarda la blonde s’activer en cuisine, toujours prête à faire plaisir aux autres, elle s’oubliait souvent, trop souvent.
- Et toi comment vas-tu demanda-t-il pour changer de sujet de conversation ?
- Nous y voilà! tu vas me Psychanalyser moi aussi ?
Amusée le jeune homme dit :
- Je m’inquiète pour toi, nous sommes amis non ?
- Que veux-tu que je te dise ? Que ça va ? Ce serait te mentir. Je vais signer les papiers du divorce et dire adieu à l’homme que j’aime, voilà tu sais tout sur mon état d’esprit du moment.

 

56

 

 - Je suis désolé dit le jeune homme sincère.
- Ne le soit pas. Tout est de ma faute après tout…
- Je ne pense pas Helena, il t’a connu comme ça dévouée aux autres.
- Oui mais, je l’ai trop négligée et si seulement j’avais pu lui donner ce qu’il voulait…
- Helena, tu n’y as pour rien.
- Mais si voyons !

 

57

 

 Laissant la préparation du repas de côté, Helena fit face à Nathaniel.
- Je n’ai pas pu lui donner d’enfant ! Il rêve d’avoir des enfants depuis si longtemps… Je ne suis pas l’épouse qui lui faut et il a fait assez de sacrifices comme ça.
- Ce n’est pas de ta faute, Helena tu as toujours été une bonne épouse.
- Mais je ne serais jamais maman et ça à tous gâcher.
- Tu sais que ce n’est pas la vraie raison.
 

58

 

 Nathaniel ne voulait pas blesser son amie, mais il dit tout de même :
- La vraie raison qui a fait que Julian s’éloigne de toi, c’est qu’il n’a pas supporté de ne pas avoir réussi à sauver Lana et le bébé.
- Non c’est de ma faut dit Helena au bord des larmes. J’aurais dû faire passer Lana en premier. Si j’étais venue ce jour-là, elle ne serait pas morte.

59

 

 À bout de forces, Helena se jeta dans les bras de son ami et pleura à chaudes larmes.
- Je ne veux pas le perdre, je ne suis rien sans lui. Je l’aime plus que tout au monde.
- Je sais ma chérie… Dit-il en lui caressant les cheveux. Je sais…

 

60

 

 On n’oublie pas, quoi qu’il arrive on se souviendra toujours de ce qui à marquer notre vie. Un premier amour, un évènement tragique …
Lizzie sait aujourd’hui que quoi qu'il arrive, elle aidera celui qui un jour-là aidé quand elle en avait besoin : Jared. Quoiqu'il lui en coute, elle sait qu’elle doit l’aider. Il fait partie de sa vie de son passé, il est la clé…

 

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Commentaires
N
Angie,<br /> <br /> Certes cette manière de raconter est une chose que je ne maitrise mais c'est pas pourtant que je n'aime pas ton histoire.<br /> <br /> Tu écris très bien, tes photos sont superbes rien à rien.<br /> <br /> Et oui je suis pas une experte dans l'art de l'écriture d'une histoire certaines choses me surpasse mais rassure toi je fais mon maximum afin de me mettre à la page.<br /> <br /> Très belle suite, bisous
C
Oh quelles sont méchantes ces jumelles dans les couloirs du lycée envers une Lizzie adolescente, surtout verbalement de s'en prendre à son père. Elle se souvient au moins de ça même si ce n'est pas le meilleur de sa mémoire...et on sait maintenant qu'elle doit aider Jared ! Un passé qui cache encore beaucoup de choses ;) peut-être étaient-ils fiancés dans ce passé ? Bisous Angie
J
Je viens de rattraper 2 chapitres, je n'avais pas vu que tu les avais postés. Toujours aussi passionnant ! :)
A
Ah, voilà, tout commence à s'éclaircir, un passé commun entre des personnages qui l'ignorent. A chaque épisode, je suis pressée d'en savoir un peu plus !
E
Comme Anthéa, j'ai adoré et me réjouis de lire la suite!!! :D
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